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Spiritualité - Sédir, Yvon Le Loup (lu également Paul Le Loup...) Quelques textes de Sédir, pour qui sa rencontre avec Monsieur Philippe fut un des moments les plus marquants de son existence. Il était déjà écrivain, mais plus spécifiquement sur l'occultisme. Il devient dès lors un des écrivains les plus empreints de mysticisme qui se puisse concevoir. Par de nombreux écrits, il tentera de partager, de transmettre l'extraordinaire de ce que fut pour lui cette Rencontre. L'un des ouvrages : Initiations relate sa rencontre avec Philippe, de Lyon... Comment se faire entendre de Dieu, être entendu, Le doute est une des grandes armes du diable. Si la foi représente la réalisation actuelle d'une des vertus de l'éternité, le doute est l'illusion mentale d'une des apparences du temps. Quand on se trouble devant un obstacle, on se prépare une chute certaine ; mais si on l'envisage avec résolution, il s'évanouit. Un sceptique n'arrive jamais à rien, à moins qu'il n'ait foi dans son scepticisme. Que ne ferait pas l'homme qui croirait en Dieu de toutes ses forces, puisque, pour avoir cru en un autre homme, en une femme, en une idée, certains ont accompli des gestes héroïques ? Il est difficile d'avoir la foi, dites-vous ? Non, cela ne vous paraît impossible que parce que vous avez lié vous-mêmes les mains de votre esprit ; vous vous êtes vous-mêmes enfermés dans un cachot où vous gémissez. Veuillez avoir la foi, et vous l'aurez à l'instant ; chassez l'hésitation, et vous agirez comme si vous aviez la foi ; chassez l'orgueil et vous verrez que le doute n'est pas autre chose qu'un mirage qui intercepte les communications divines. Alors votre foi ne sera pas, comme celle des surhumains, le poison le plus mortel à votre âme, elle sera au contraire son tonique tout-puissant. Et puis, nous ne sommes pas seuls. Notre ami est là. Il prie avec nous ; Il est le désir de la demande, le messager et la réponse. Sa personne tout entière n'est qu'une vaste symphonie de demandes. Quand autrefois Il bénit cette terre de Sa très douce présence, Ses paroles, Ses pensées, Ses actions furent toutes des prières irrésistibles. Chaque cellule de Son corps, chaque étincelle de Son être interne fut une Prière vivante. Ce qui prie en nous, comprenez-le donc, c'est Son esprit ; et nos soupirs n'ont de vertus qui si nous nous sommes au préalable incorporés en Lui, par l'habitude de nos sentiments, de nos pensées et de nos actes, tous offerts à Son service. Cette confiance que je vous demande de créer en vous - car on peut tout sur soi-même - et qui est indispensable à l'exercice du sacerdoce mystique, ce n'est pas la foi intellectuelle, c'est la foi vivante, celle qui affronte chaque jour l'impossible dans la vie pratique ; celle qui demeure sereine dans les pires catastrophes ; celle qui fixe la mort sans ciller et dont l'aspect des plus noirs démons ne ralentit pas la marche. Cette foi-là, les plus grands d'entre les hommes ont tout juste fait quelques pas sur la route qui y conduit et cependant je vous invite avec instance à la créer en vous ; elle est plus proche de nous actuellement qu'au moyen âge ; elle couve ; un effort et elle S'allume. Faites cet effort à la première occasion. La quatrième condition nécessaire pour que la demande soit entendue, C'est d'être sur le chemin de la Paix. Le Ciel est le monde de la paix. Il faut pardonner à ceux qui nous ont fait du mal, non seulement aux hommes, mais à toute créature, aux événements, aux invisibles, aux idées, aux sentiments, aux choses. Nous ne pouvons jouir de cette mansuétude que si nous avons confiance que le Père ne donne pas d'épreuve injuste. Quand nous voulons Lui parler, oublions un instant nos ennuis ; nous pourrons ensuite les soutenir avec plus de calme et mieux les combattre. Et le pardon est le meilleur anesthésique pour apaiser nos souffrances d'amour-propre. En cinquième lieu, il faut s'adresser au Ciel dans un sentiment de reconnaissance et pour les bonheurs et pour les malheurs. Si les uns sont des moments de repos, les autres sont les uniques moyens de notre avancement, puisque nous craignons encore l'épreuve. Sixièmement, il faut être attentif à ce que l'on dit ; il faut l'être parfaitement ; non seulement d'intelligence, mais de coeur et de corps. Cette condition est difficile à réaliser, car nous sommes essentiellement distraits. Le manque d'attention est un manque de ferveur. Être attentif, c'est vouloir ; et impossible de vouloir sans aimer. En vérité l'Amour est la clef de toutes les portes. Pour lutter contre la distraction, priez à haute voix ; si votre coeur est sec, priez en méditant, c'est-à-dire en réfléchissant avec votre raison logique sur chaque parole prononcée, la pesant et l'examinant. On peut prendre, au cours de la journée, quelques précautions efficaces pour développer le pouvoir d'attention. S'abstenir de paroles inutiles, éviter les pertes de temps, repousser la rêvasserie et, par-dessus tout, se corriger de ses défauts. Devenir saint. Ces deux mots contiennent le secret de tous les développements moraux, spirituels et même intellectuels ; mais, hélas ! Je crains que la recette ne soit trop simple ; le mystérieux a tant d'attrait pour nous ! Il suffit d'écarter les distractions avec le plus grand calme, sans se lasser. Si trois heures s'écoulent avant d'avoir pu dire convenablement le Pater, ç'auront été trois heures excellemment employées ; aucun effort ne se perd. En septième lieu, la persévérance. Que la parabole du juge inique nous instruise. Ce qu'on n'a pas obtenu en une semaine, on l'obtiendra peut-être au bout d'une année ; si notre voix n'a pas été entendue au bout d'un an, elle le sera peut-être au bout de trente. Les vieux rishis indous, pour prendre la place d'un simple dieu, faisaient pénitence durant des dizaines de siècles ; nous, qui sommes certains que le Maître des dieux Lui-même S'incline à notre voix, nous pouvons bien, après une distraction ou une tiédeur, recommencer notre demande, dussions-nous nous priver de sommeil cette nuit-là. En résumé, dans la prière, ce n'est pas tant son intensité qui importe que sa préparation. Si je consacre un quart d'heure par jour à dire des noms de malades, il faut d'abord que je consacre les vingt-trois heures trois quarts qui restent à vivre dans le Ciel, à vivre en disciple parfait. Alors mon esprit sera plus près de Jésus, et il me suffira de Lui exposer mes désirs tout simplement, tout bonnement, sans me mettre dans des états extraordinaires. Cet ensemble de conditions doit finir par vous paraître passablement difficile, compliqué. Ce n'est qu'une apparence. Dans le spirituel, bien plus encore que dans le matériel, tout est un, partout. Soyons assurés que la prière la plus imparfaite reste toujours utile, aucune prière n'est jamais perdue. Ceux qui croient que, parce qu'ils se sont voués au Christ, leur vie doit être tranquille et monotone se trompent. Ceux qui croient que, parce qu'ils se sont voués au Christ, leur vie doit être un long martyre se trompent encore. Les uns et les autres n'ont raison que sur ce point : de s'être voués au Christ. Mais, puisqu'ils se sont donnés au Christ, de la toute-puissance et de la toute-bonté de qui ils sont certains, de quoi s'inquiètent-ils donc ? Puisqu'ils sont dans la main du Père, qu'ils fassent à fond leur devoir, qu'ils demandent pour tout, cela suffit. S'Il exauce, c'est bien ; s'Il refuse, c'est bien ; s'Il envoie l'épreuve, c'est bien ; s'Il envoie quelque bonheur, C'est bien. |