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Vous êtes ici >>Sedir >> compiegne la solitude l'homme libre la vigne Compiègne Compiègne 2 Compiègne 3 la pyramide les cometes louvre l'invisible jeanne d'arc Jeanne d'Arc 2 Jeanne d'Arc 3 Jeanne d'Arc 4 le cure d'ars Jean Marie Vianey curé d'Ars 2 Jean Marie Vianey curé d'Ars 3 Jean Marie Vianey curé d'Ars 4 le puits drogues Paroles de Jesus sur la croix la maladie priere entendue Sedir Jeanne d'Arc Les visions de l'apocalypse Sedir : l'homme attaché à la terre, le puits Sédir mystique Priere entendue Chasser l'inquiétude et l'angoisse d'être seul ? Sedir qu'est ce qu'un homme libre Messages citations La vigne influence de la priere Les comètes - Le champ a des yeux et le bois, des oreilles. prieres pour malades priere malade prier prieres pour malades prier les malade 2 le petit pâtre le petit pâtre 2 Le Saint curé d'Ars Le Saint curé d'Ars 2 Le Saint curé d'Ars 3 Le Saint curé d'Ars 4 l'apocalypse l'apocalypse 2 l'apocalypse l'apocalypse 2 Spiritualité - Sédir, Yvon Le Loup (lu également Paul Le Loup...) Quelques textes de Sédir, pour qui sa rencontre avec Monsieur Philippe fut un des moments les plus marquants de son existence. Il était déjà écrivain, mais plus spécifiquement sur l'occultisme. Il devient dès lors un des écrivains les plus empreints de mysticisme qui se puisse concevoir. Par de nombreux écrits, il tentera de partager, de transmettre l'extraordinaire de ce que fut pour lui cette Rencontre. L'un des ouvrages : Initiations relate sa rencontre avec Philippe, de Lyon... En voici un extrait : Compiègne En sortant de l'auberge, après nous être munis d'une provision d'allumettes, nous fîmes quelques crochets par les chemins de terre ª, comme on dit dans le pays, pour dépister les curieux, et nous commençâmes nos explorations. Nous allâmes au prieuré cistercien de Saint-jean-aux-Bois, au cou, vent des Bénédictines, à la Renardière, le tout sans succès. Le lendemain nous visitâmes Pierrefonds; mais Andréas déclara qu'il s'y trouvait trop de monde. Ce fut le surlendemain seulement, à la sortie du Chemin des Plaideurs, qu'il me laissa espérer aboutir bientôt. Un large plateau circulaire d'un kilomètre de long, semé de vieux frênes droits, hauts et silencieux, s'offrit devant nous au débusqué d'un raidillon. Le sol feutré de feuilles mortes humides amortissait le bruit de nos pas - la courte phrase du loriot, caché au loin sous la futaie, le cri coléreux du geai voletant parmi les moyennes branches, l'appel d'une pie juchée sur les frondaisons soulignaient par intervalles le silence. L'odeur agreste des morilles se mêlait au parfum tonique du bois gonflé de sève. Par les entre-colonnements des grands troncs lisses le bleu du ciel éclairait et les rayons bas du soleil crépusculaire jaillissaient comme des javelots d'or aux mains d'anges guerriers. - Voilà, dit Andréas, l'assemblée des anciens du peuple forestier. Plus sages que les hommes, ceux-là parlent peu; ils ont vu si longtemps des nains paraître et s'évanouir tout en bas, à leurs pieds, ils sont accueillants aux faibles créatures. Comme il arrive au sannyasin en mal de délivrance, assis là-bas dans la jungle bourdonnante, les oiseaux nichent dans leur chevelure emmêlée; ils fournissent à ces petits le vivre et le couvert. Immergé dans la grande âme hospitalière du sol paternel, leur esprit contemple; il regarde tourner les roues des générations. Les jours après les jours, les neiges après les etes, les autans après les zéphyrs, les peuples après les peuples, tout cela circule autour d'eux. Ils connaissent la loi; ils savent que tout obéit au grand dieu, le temps, ce temps qui les fit naître d'une semence misérable, ce temps qui les fait croître, et qui, à l'heure inscrite en son livre invisible, enverra fatalement le bûcheron meurtrier. Il était midi. La forêt tout entière faisait la sieste. Tout à coup, Andréas me retint; il avait distingué un mouvement insolite dans un taillis à trois cents mètres. J'aperçus bien quelque chose qui remuait : - C'est un cerf et deux biches, souffla-t-il, à voix basse; ils reviennent de boire, car c'est le cerf qui est en arrière; ou bien quelque crainte les aura chassés du gîte. Allons donc là d'où ils viennent; nous trouverons de l'eau, ou autre chose. Et, en effet, quelques minutes plus tard, nous arrivions sur un petit ruisseau, qui s'élargissait en mare, pour reprendre ensuite un cours capricieux. - Est-ce que tu aperçois un peu d'iris? me demanda mon maître. - Oui, tenez, à gauche. - Alors, j'ai mon antidote. Et, deux minutes plus tard, il me donnait à garder dans ma sacoche quelques poignées de serpentaires qu'il avait prises avec leurs racines. - Maintenant, dit-il, il faut trouver les ruines. On ne voit rien dans ce sous-bois; il faudrait trouver un point de vue. Tirons vers un chemin cavalier. Et il prit à gauche, à pas lents, inspectant les arbres avec attention, frappant le sol de sa canne, ramassant de temps à autre un peu de terre. - Vois-tu, nous cherchons des broussailles et des serpents donc terrain sec, sablonneux, ou rocheux, de la bruyère, de l'herbe coupante, peut-être du genévrier, du chêne, du bouleau. Ah! tiens, sans doute, là, derrière ce plateau de fougères. D'ailleurs, il m'a semblé voir un canon de fusil luire devant nous... Et il pressa le pas. En effet, un peu plus loin, par un sentier qui croisait le nôtre, déboucha un garde. Andréas, en répondant à son salut, lui dit : - Avez-vous vu le cerf, près du ruisseau, tout à l'heure - Non, fit l'homme. - Il remontait de la petite mare, en tirant sur la gauche il avait deux biches. - Ah! oui, dit le garde; il devait venir de loin, vous savez; quelque braconnier a dû le déloger ce matin. Andréas s'était détourné tout en causant, Il fit quelques pas à reculons, et alla heurter, comme sans le faire exprès, quelques bottes de brindilles qui séchaient sur le bord du sentier. En rétablissant son équilibre, il s'écria : Tiens, une vipère, en montrant au garde les fagots. - Ah bah! dit ce dernier. D'ordinaire, elles ne viennent pas jusqu'ici; il y en a toute une colonie sur une pente, à un kilomètre d'ici. On ne peut pas voir à cause des hautes futaies; mais il y a là un grand rond pierreux, embroussaillé; c'était des carrières dans le temps; mais, moi-même, je ne vais jamais par là. - Oh! bien, nous non plus. - Et Andréas s'assit, offrit du tabac au garde et, ayant allumé sa pipe à son tour, s'enquit de la route de Compiègne. Nous causâmes encore un peu, et l'homme, ayant touché son képi, nous quitta. - Maintenant, à nous deux, dit Andréas, en se frottant les mains. Allons jusqu'à cette futaie. Arrivés là, il prit le paquet d'herbes qu'il avait cueillies au bord du ruisseau, m'en donna la moitié et, ayant passé le bas du pantalon dans sa chaussure, il se fit une couronne autour des chevilles avec ses herbes, un peu pressées au préalable. - Comme ça, dit-il, aucune vipère ne nous mordra. Cependant, marchez avec précaution, d'ailleurs, là-dedans, on ne peut pas aller bien vite. Et, en effet, nous nous trouvions sur un tel enchevêtrement d'orties, d'aubépines, d'acacias, de ronces et de chardons qu'il semblait à chaque pas impossible d'en faire un autre. Des serpents de toutes tailles fuyaient sans cesse. Un soleil lourd et la chaleur montant du sol m'accablaient et les grands bois silencieux avaient l'air de bataillons aux lances immobiles. nous guettant par d'innombrables yeux. Le corps massif d'Andréas allait et venait dans cette brousse, se frayant un chemin sans bruit. Et je suivais. déjà tout trempé de sueur, lorsqu'il fit un cri sourd. Le terrain descendait brusquement à pic et, au delà du ravin, nous aperçûmes des ruines toutes parées de verdures. - Suivons, me dit-il, au lieu de descendre, il doit bien y avoir un reste de poterne. On dépensa trois quarts d'heure pour faire le tour et, presque revenus à notre point de départ, nous découvrîmes les restes des piles d'un pont-levis. Il nous fallut descendre par les pierres disjointes, puis remonter en effrayant nombre de lézards. je m'assis. Andréas coupait des branches sèches et en fit plusieurs faisceaux : - Ceci nous fera des torches, expliqua-t-il. - Vous voulez donc descendre dans les caves? demandai-je avec quelque appréhension. - Eh oui! et même, si j'en crois l'odeur qui flotte alentour, nous allons découvrir quelque chose de bien rare. Mais tiens-toi bien, mon docteur. Allons à la recherche des escaliers. Suis-moi. Il restait des pans d'énormes murailles, mais si bien enfouies dans l'humus. si bien couvertes de plantes grimpantes, tellement défendues par de vieux arbres, qu'il fallait les toucher pour les voir. Il y avait là toute une faune rare et une flore inattendue. D'énormes coléoptères; de gros nids de guêpes; des abeilles redevenues sauvages; des digitales énormes'. des prairies de fougères aussi hautes que nous des euphorbes; quelques chênes portaient du qui. - Cela est rare, en France, me dit Andréas; il n'y a plus, de gui de chêne que dans le Menez, en Bretagne, et les paysans le gardent avec un soin farouche. J'étais trop attentif où mettre le pied pour entretenir une conversation; mais lui allait et venait sans fatigue apparente, comme il se serait promené aux Tuileries. - Voici la cour; là le puits, que nous ne prendrons pas et le donjon doit être non pas au milieu, mais en face, sur la périphérie, et c'est par là qu'on devait descendre dans les oubliettes; allons voir. - A mi-chemin des escaliers, Andréas prit un corridor étroit ménagé dans l'épaisseur de la muraille et nous nous trouvâmes dans une chapelle souterraine où nous nous assîmes. Là une scène semblable à celle de la veille se produisit, mais beaucoup plus dramatique. je ne puis rien en dire de plus. Tout ce qu'il m'est permis d'ajouter, c'est que, quelques années plus tard, l'Europe entrait dans le plus effroyable cyclone que ses peuples aient jamais subi. |