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Nizier Anthelme PHILIPPE est né en France (cette province n'était pas encore française, au moment de sa naissance ; elle ne sera annexée à la France qu'en 1860) le 25 Avril 1849 à 3 heure du matin au lieu dit Les Rubatiers, hameau d'un petit village de la Savoie nommé Loisieux, près de Yenne, à la limite du département de l'Ain.Cette naissance eut lieu dans une humble maison de paysans pauvres.
Pendant toute la durée de l'accouchement, Marie Philippe qui, antérieurement
avait rendu visite au curé d'Ars, pleine d'allégresse, chanta doucement ; elle
ne ressentait aucune douleur. Le curé d'Ars lui avait annoncé que son fils
serait un être très élevé.A l'âge de 14 ans, le jeune PHILIPPE quitta, pieds
nus, son petit village pour se rendre à Lyon où il habita chez l'un de ses
oncles, établi comme boucher et qu'il aida en effectuant des livraisons chez les
clients.Il fit ses études à l'institution Sainte-Barbe, à Lyon, où l'un des
Pères s'attacha profondément à lui. Déjà, certaines capacités s'étaient manifestées en lui. C'est ce qu'a précisé M. Schewoebel dans un article du Mercure de France du 16 Juin 1918 où il a rapporté les paroles suivantes de Monsieur PHILIPPE :J'ignore tout de moi, je n'ai jamais compris ni cherché à m'expliquer mon mystère. J'avais six ans à peine et déjà le curé de mon village s'inquiétait de certaines manifestations, dont je n'avais pas encore conscienceJ'obtenais des guérisons dès l'âge de 13 ans, alors que j'étais encore incapable de me rendre compte des choses étranges qui s'opéraient en moi. (Helene : ce commentaire était réservé aux non-initiés. Son commentaire était tout autre auprès de son entourage amical) Mr Philippe résolut d'étudier la médecine et, à cet effet, il prit quatre inscriptions d'officiat de santé à la faculté de médecine de Lyon, de Novembre 1874 à Juillet 1875. A L'Hôtel-Dieu, il fréquenta divers services dont la salle Saint-Roch, où il suivait assidûment les cliniques du professeur Benedict Teissier. Il montrait une grande intelligence , a écrit à ce sujet le docteur Louis Maniguet dans sa thèse, soutenue sous le n°107, le 11 février 1920 et intitulée : Un empirique Lyonnais : PHILIPPE. - Contribution à l'étude de l'influence des empiriques sur les malades. Étude médico-sociale. Cette thèse de 86 pages avait été inspirée à l'auteur par le professeur Etienne Martin, professeur de médecine légale à la Faculté de Lyon. La documentation en fut completee par les professeurs Teissier, Lévy, Schneider et Policard, MM. Fleury Ravarin, Maître Clozel, les docteurs Cusset, Sahuc, Albert, Michel, Commandeur, Bollier, Masson, Carry Gros, Locard, Bricaud. Dans ses très intéressants Souvenirs sur le Maître Philippe, le regretté André Lalande, membre de l'Institut, a fait également état du passage de M. Philippe dans les services hospitaliers Lyonnais : Il fréquenta les hôpitaux de Lyon, très aimé des uns et détesté des autres. Il consolait les malades et souvent demandait aux médecins de ne pas les opérer.
Parfois les malades se trouvaient guéris avant la date fixée pour l'opération.
Allant voir les affligés et les malades, distribuant aux pauvres tout ce qu'il
pouvait recevoir, M. Philippe retournait de temps en temps en Savoie voir sa
famille sans que celle-ci pût se rendre compte de l'étendue de ses pouvoirs Mais on apprit un jour, à l'Hôtel-Dieu qu'il était guérisseur alors qu'il n'avait pas encore obtenu l'officiel parchemin ! Quel sacrilège aux yeux des tenants de la science académique ! C'est pourquoi sur l'intervention d'un interne, M. Philippe fut écarté du service du professeur Bénédict Teissier et se vit refuser sa cinquième année comme faisant de la médecine occulte et étant un véritable charlatan Ce geste inélégant et stupide n'empêcha pas M. Philippe de continuer à se pencher sur la souffrance des autres et de leur apporter le réconfort et la guérison. Il épousa le 6 Octobre 1877, à la mairie et en l'église de l'Arbresle, Mademoiselle Landar, d'une importante famille d'industriels de Lyon qui, a écrit M. André Lalande, lui apporta plus qu'une large aisance : plusieurs maisons en ville et, sur les hauteurs de l'Arbresle, le domaine de Collonges, le Clos Landar , dont le château, la vaste terrasse et les beaux platanes dominent l'entrée .
(Helene : J'ai trouvé le clos en mars 1999, noyé de mauvaises herbes, plusieurs
individus ont manifesté un intérêt pour le moins écoeurant en achetant le
clos... Certains sont allés jusqu'à prétendre être les réincarnations de Maître
Philippe.
De cette fortune, M. Philippe usait surtout pour
les autres, faisant remettre discrètement ou portant lui-même à ses malades
pauvres des secours ou des médications. C'est comme consultante que mademoiselle
Landar avait fait la connaissance de M. Philippe, alors qu'on désespérait de la
sauver ; qu'elle fut effectivement guérie par lui et l'épousa peu après. Le
contrat de mariage portait les indications suivantes : (Helene : Victoire Philippe est décédée à l'âge de 26 ans ; Nizier Anthelme Philippe fut crucifié par cette mort. Il ne s'en remit jamais. Il décède un an après, mais peut-être sans rapport avec le décès de sa fille qu'il adorait.)
Le
docteur Lalande se remaria par la suite (1er Mars 1913) , comme M. Philippe le
lui avait annoncé, avec une amie dévouée des Philippe et des Lalande, Mme veuve
Olga Marshall née Chestakoff, qui fut, elle aussi, une compagne admirable pour
lui. Mme Lalande vécut à l'Arbresle (Clos Landar), dans le culte de tous ces
grands et chers disparus et y mourut le 27 Décembre 1952. Elle publia, à Lyon
dans l'année 1948, une brochure Lumière blanche :
Une
mère dont le fils était en danger de mort vint supplier Mr Philippe de sauver
son enfant. Mr Philippe hésita et, devant l'angoisse de la mère qui se traînait
à ses pieds, il dit : Puisque tu le veux, il va guérir, mais tu l'auras
voulu Étonnement de l'assistance devant cette remarque J. Bricaud a donné quelques détails intéressants sur l'organisation habituelles des séances : Elles étaient bi-quotidiennes. Dès l'arrivée des malades, M. Philippe opérait deux sélections, leur demandait s'ils venaient pour la première fois ou s'ils avaient déjà suivi le traitement ; puis il renvoyait les personnes susceptibles de troubler l'atmosphère 'fluidique'. Les assistants étaient placés sur des rangées de chaises et sur des bancs, comme à l'église, et il était recommandé de se recueillir pendant que lui-même se retirait dans une pièce voisine. Lorsqu'il faisait son entrée définitive, il disait ordinairement : Levez-vous ! Puis il prescrivait le recueillement pendant quelques minutes et une invocation à Dieu. Pendant ce temps, il regardait tour à tour et fixement les assistants. Il les faisait asseoir et les mains derrière le dos, appliqué à tout voir, il se promenait dans l'allée centrale. Puis, brusquement, s'arrêtait devant un malade, le touchait et, le regardant fixement, il lui intimait l'ordre de guérir. Il poursuivait le tour de l'assemblée, accordait à chacun quelques minutes d'attention et, posant bien souvent la main sur l'épaule, il disait : Allons ! Allons, ça ira ! , parlant avec assurance de la guérison. Il faisait quelquefois des passes magnétiques sur certains malades, recommandait à d'autres de prier dans des conditions déterminées. Le considérant comme un vulgaire charlatan, bien qu'il ne réclamait jamais d'honoraires, et déplorant qu'il leur enlevait une bonne partie de leur clientèle, les médecins de la ville le firent traduire plusieurs fois devant le tribunal correctionnel pour exercice illégal de la médecine .Il fut condamné le 3 Novembre 1887 à une amende de 15 francs. En 1890, il fut à nouveau poursuivi et condamné à 46 amendes de 16 francs. Puis, en 1892, il fut traduit deux fois devant le tribunal correctionnel, acquitté la première fois, et condamné la deuxième fois à 29 amendes de 15 francs. Ses défenseurs habituels, précise J. Bricaud, étaient Maître Clozel, avocat à la cour d'appel et maître Fleury-Ravarin, ancien député. Un procureur de la République, témoin de ses guérisons et sachant tout le bien qu'il faisait, le préserva pendant plusieurs années. Finalement, les médecins Lyonnais se lassèrent de poursuivre Mr Philippe. Il y en eut même qui lui envoyèrent ceux de leurs clients dont les cas étaient les plus embarrassants. Mais M. Philippe n'était pas seulement un thérapeute digne de ce nom, il avait encore d'autres capacités, telles celles de commander aux éléments.
Papus (Gérard Encausse) disait de M. Philippe : Il m'a appris à essayer d'être
bon ; il m'a enseigné la tolérance envers tous et pour les défauts d'autrui ; la
nécessité de ne pas dire du mal, la confiance absolue en le Père, la pitié pour
la douleur des autres ; enfin, il nous a montré qu'on ne pouvait évoluer qu'en
partageant les souffrances des autres et non en s'enfermant dans une tour
d'ivoire de crainte de perdre sa pureté et sa
sagesse. Voilà pourquoi j'essaye de remuer un peu l'Humanité, de répandre autour
de moi quelques idées qui ne proviennent pas de mon cerveau et de propager les
deux grandes vertus qui nous viennent du Ciel : la Bonté et la Tolérance. |